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CACHALOT (Physeter macrocephalus)

Le cachalot est le cétacé à dents (en opposition avec les cétacés à fanons ou baleines) le plus grand du monde. Les males peuvent atteindre 18,3 m de long et peser 60 tonnes tandis que les femelles ne dépassent pas 11m et 24 tonnes.

Distribution
Sa distribution est cosmopolite. Les males parcourent les océans, de l'Arctique à l'Antarctique, mais les femelles et leurs petits limitent leurs déplacements à des eaux plus tempérées (40ªS-40ªN). Il s'alimente normalement de céphalopodes, d'une taille allant de peu de centimètres à plus de 10 mètres, mais aussi de poulpes et de petits poissons. On estime qu'un male adulte peut arriver à ingérer une tonne de calmars par jour. Ses immersions à la recherche de ses proies sont profondes (500-700m) et durent environ 40 minutes, même si il a été décrit des plongées de 90 minutes à plus de 2000 mètres de profondeur.

Cachalot respirant en surface. Sécquence de mouvements d'un cachalot avant une immertion.

Cycle biologique
Les femelles ateignent la maturité sexuelle à l'âge de 13 ans environ, les males à 15-20 ans, bien qu'ils ne soient socialement adultes et reproducteurs qu'à l'âge de 25-30 ans. Pendant cette période de temps, les males ont tendance à abandonner le groupe familial pour rejoindre d'autres jeunes males jusqu'à pouvoir entrer en compétition avec les males reproducteurs.

L'accouplement a normalement lieu en hiver dans les eaux tropicales. Après 14-15 mois de gestation un petit naît d'une longueur de 3.5 - 4 m et d'un poids de 500 - 1000 kg. L'allaitement dure un ou deux ans et le cycle de reproduction de 3 à 5 ans.

L'espérance de vie des cachalots est d'environ de 60 à 70 ans.

Signaux acoustiques
Sa tête Pert représenter plus de 30% du poids de l'animal et plus de ¼ de sa longueur totale (d'où son nom de macrocephalus). À l'intérieur se trouve une cavité énorme qui contient l'organe de spermaceti, lequel est formé d'une sorte de cire spéciale dont la fonction est associée à la production et amplification des sons d'écholocalisation, son système sonar biologique.

Le système sonar du cachalot est un des plus puissants de tous les cétacés. Il incluse l'émission de sons pulsés, appelés clicks dont l'énergie se distribue dans une fenêtre acoustique qui s'étend de quelques Hertz à 30 kHz avec une intensité supérieure à 230 dB re 1 uPa a 1 m (équivalent à l'intensité du bruit produit par un avion a réaction, concentré en quelques millisecondes). Cependant, la plus grande partie du signal se concentre autour de 15 kHz en un faisceau hautement directionnel qu'il utilise pour détecter ses proies. Des données récentes estiment qu'un seul de ces clicks permet au cachalot de localiser un calmar de 25 cm à environ deux kilomètres de distance.

Le cachalot est le plus ancien des cétacés modernes et se trouve sous sa forme actuelle depuis plus de 25 millions d'années. C'est certainement pour cette raison que son système de phonation est le plus complexe de tous. Mais paradoxalement, les signaux acoustiques qui y sont produits présentent des caractéristiques physiques très simples qui ont un double rôle : communication à grande distance et écholocalisation.

Le cachalot produit différentes combinaisons de clicks :
Flash
"clicks usuels": il les produit pendant les immersions et représentent 80% de toutes ses émissions acoustiques. Il a été démontré que ses caractéristiques étaient compatibles avec la perception de son environnement à grande échelle. En plus de cette fonction, la combinaison des séquences individuelles de clicks garantie la cohérence au sein d'un groupe social et l'optimisation de la recherche des aliments. Les mécanismes de communication vocale chez cette espèce s'assimilerait à ceux qui régissent la transmission de l'information percutée des tribus du Sénégal.
Flash
"creaks": c'est une succession très rapide de clicks. Ils représenteraient un système complémentaire des clicks usuels dans le procès d'écholocalisation, leur permettant une analyse fine de l'environnement à courte distance.
Flash
"codas": c'est une succession rhytmique courte de divers clicks. Comme on ne les observe que dans des régions où coïncident des groupes sociaux (femelles, males, petits) on suppose que les codas joueraient un certain rôle de communication.

Si vous désirez les écouter, cliquez sur les figures.
Production acoustique chez le cachalot
  • B: Blowhole, évent
  • M: Museau de singe, lèvres vocales
  • R: Right nare, conduit nasal droit
  • L: Left nare, conduit nasal gauche
  • F: Frontal Sac, sac aérien frontal
  • D: Distal sac, sac aérien distal
  • SS: Spermaceti, spermaceti
  • SK: Skull, crâne
  • J: Junk

L'air pénètre par inhalation volontaire par l'évent, Tandis que la majeure partie est destinée aux poumons vers lesquels il se dirige au travers de la trachée, un volume considérable permet de remplir le sac frontal, véritable poche d'air, par le conduit nasal droit. Des sphincters musculaires propulsent l'air au travers du Museau de singe par le conduit nasal gauche, permettant d'un son pulsé appelé click. Du à la présence d'une autre poche d'air, le sac distal, situé juste devant le Museau de singe, ce click est reflété vers l'arrière et se propage par le spermaceti. Une seconde réflexion contre le sac frontal renvoie à nouveau le click vers l'avant, projetant le son, amplifié et focalisé par le passage au travers des masses de graisse du junk, dans le milieu externe. Tout ce procès dure à peine quelques millisecondes et se répète rythmiquement jusqu'à qu'il ne reste plus d'air dans le sac frontal. Un processus de recyclage permet recommencer indéfiniment la production acoustique en enviant l'air contenu dans le sac distal à nouveau vers le sac frontal par le conduit nasal droit.

Les cachalots et la pollution sonore
Depuis le début du XVIII ème siècle jusqu'à 1985 (et 1988 au Japon), la menace principale qui pesait sur cette espèce était la chasse à grande échelle pour l'huile qui s'extrayait du spermaceti.

Aujourd'hui, sa chasse est interdite dans tous les pays, mais certaines menaces pèsent encore, comme les collisions avec les navires, la pollution chimique et (ou inorganique mais spécialement la pollution sonore.

Les cachalots vivent en groupes sociaux stables dont la cohésion se base sur la communication acoustique entre les individus qui les composent (normalement de 15 à 20 animaux). Ses signaux acoustiques peuvent se propager jusqu'à 15 km en fonction de l'état de la mer. Tous les membres d'un même groupe social se distribuent spatialement en fonction de cette distance pour couvrir une région plus étendue de chasse sans perdre le contact acoustique : chacun d'entre eux doit pouvoir écouter et analyser l'information qu'émet le membre le plus éloigné.

N'importe quelle source sonore artificielle qui pourrait interagir avec ses échanges acoustiques réduirait les distances entre ses membres, ainsi que les probabilités de trouver ses proies. Malheureusement, les plus grandes sources de pollution sonore produites par l'homme coïncident avec la plage de fréquences qu'émet le cachalot et dans certaines régions on a déjà pu observer une perte de la sensibilité auditive, directement associée avec l'augmentation du nombre de collisions avec le trafic maritime.

Le rôle fondamental de cette espèce dans la chaîne alimentaire se voit ici menacé : le déplacement ou l'extinction d'une population correspondrait à un déséquilibre général irréversible de tout l'écosystème, vu que cela supposerait la multiplication incontrôlée de ses proies (calmars) à raison d'une tonne par jour et par cachalot disparu.

En plus de l'interruption continue de ses activités vitales, valoriser l'impact réel de la pollution acoustique chez les cachalots, comme chez d'autres cétacés en général, ainsi que les traumatismes qui en dérivent, n'est pas une tâche triviale. Elle demande un effort continu de recherche, la combinaison de beaucoup de disciplines scientifiques et la participation active de la société qui, avec sa collaboration, converti la conservation des cétacés en pas obligatoire pour rendre à la mer son équilibre naturel.

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